Les dictées innovantes : impact sur l’orthographe grammaticale des élèves

Loin d’être des dictées traditionnelles, la dictée 0 faute et la phrase dictée du jour sont deux pratiques didactiques innovantes qui développent des connaissances grammaticales explicites chez les élèves en favorisant la verbalisation des savoirs, l’expression du doute et un traitement de l’écrit en termes de résolution de problèmes, dans un contexte d’apprentissage qui laisse place à l’interaction entre pairs.



Via le Réseau d'information pour la réussite éducative (RIRE) :
http://rire.ctreq.qc.ca/2014/04/dictees_innovantes/
et sur Twitter : http://twitter.com/RIRE_CTREQ

Ces dispositifs didactiques permettent de développer l’habileté des élèves à réfléchir consciemment sur la langue et à utiliser un métalangage précis pour l’exprimer (ex. : verbe, sujet, groupe du nom, pluriel, etc.).

Est-ce que donne s’accorde avec nous ?
Par exemple, pour la phrase « Une lampe de poche nous donne un avantage dans la noirceur », un élève pourrait demander si donne s’accorde avec nous. Une démarche de réflexion s’ensuit au sein de la classe; les élèves discutent et fournissent des arguments pour décider si telle graphie est possible ou non. Plusieurs hypothèses peuvent être examinées et vérifiées en recourant aux manipulations de la nouvelle grammaire comme preuves d’analyse. 

À la recherche de données probantes
Pour mesurer l’impact de ces deux dictées innovantes sur la compétence orthographique des élèves, Marie Nadeau et Carole Fisher  ont conduit une recherche-action auprès de 21 enseignants et plus de 900 élèves répartis dans 40 classes, de la 3e primaire à la 3e secondaire. Elles ont également documenté l’évolution des pratiques des enseignants dans la conduite de ces pratiques. Voici un résumé des résultats, présentés en détail dans ce rapport. 

Des progrès qui se généralisent
La pratique régulière de la dictée 0 faute ou de la phrase dictée du jour fait progresser les élèves en orthographe grammaticale jusque dans les textes qu’ils écrivent. Cet impact n’avait pas encore été démontré à une aussi grande échelle et pour divers niveaux de scolarité. Un transfert des connaissances grammaticales en rédaction a donc été observé, et ce, surtout chez les élèves qui se situaient sous la moyenne en début d’année. Les chercheuses parlent d’un « nivellement vers le haut » où les plus faibles se rapprochent des plus forts. 

Le rôle primordial de l’enseignant dans la conduite de l’activité
Mesdames Nadeau et Fisher soulignent le rôle important des enseignants dans l’animation de ces pratiques qui leur demandent d’être à l’aise avec les notions et les outils de la grammaire nouvelle, tout en faisant appel à des habiletés d’écoute et de questionnement qui favorisent la réflexion des élèves et suscitent les raisonnements grammaticaux. Les enseignants ont besoin de temps et de soutien pour s’approprier ces gestes professionnels efficaces afin de devenir une habitude bien ancrée, ce qui met en lumière l’importance d’un accompagnement des enseignants. Les chercheuses suggèrent aux décideurs de faciliter la mise en place de cet accompagnement par les conseillers pédagogiques.

Consulter le résumé du rapport :

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